Le cartilage de notre corps est l’un de nos plus précieux attributs. Non vascularisé, voué à la destruction (par son rôle de surface de frottement), il s’abime avec le temps.
Lorsque que le cartilage disparait : nos os se touchent et les douleurs surviennent, limitant la fonction.
Malheureusement le cartilage n’est pas doué de capacité de régénération, quand celui-ci est détruit il faut nécessairement le remplacer : soit par du tissu « de régénération » mal adapté le plus souvent pour subir les contraintes, soit par une greffe de cartilage.
Cette dernière décennie a été marquée par des changements de paradigme successif :
Greffe en mosaïque de cartilage prélevé sur le patient.
Biothérapie type PRP ou cellule souche (interdit en France hors étude clinique).
Matrice de cartilage humaine ou animale.
Allogreffe (à partir d’un donneur décédé) de cartilage.
Cette semaine pour la première fois une allogreffe de cartilage fraiche (conservée en vapeur d’azote) a été réalisée grâce a la collaboration de l’APHM / IML hôpitaux sud / de l’EFS et de la société Arthrex qui développe un système permettant de fabriquer une prothèse partielle de genou à partir du fémur d’un donneur décédé.
Cette intervention (fabrication d’une prothèse de cartilage frais avec recours à un donneur décédé) n’avait jamais été réalisée en France.
L’opération a été réalisée par le Pr Ollivier et le Dr Fabre-Aubrespy (équipe du Pr Argenson, IML sainte marguerite) qui avait déjà réalisé en 2017 la première greffe de ménisque de la région.
La greffe fraiche a permis de remplacer 60% de la surface interne du fémur au niveau du genou.
Le patient pourra reprendre un appui complet à partir de trois semaines postopératoires et envisager un retour à ses activités sportives/ de loisirs dans 6 mois.